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Photo du rédacteurVoisin Céline

L’actualité du cancer du poumon à l’ESMO 2024

Focus sur les cancers du poumon avec les études BR.31, MARIPOSA, PIONeeR, DECICATION-1, Checkmate 77T/AEGEAN, ARROS-1 et ALKOVE-1,  présentées à l’ESMO 2024 et commentées par Marie Wislez, Benjamin Besse et Pascale Tomasini.


Marie Wislez – Bonjour. Nous sommes en direct de l’ESMO à Barcelone pour Medscape et je suis accompagnée de la Pre Pascale Tomasini, du département de pneumologie à Marseille (AP-HM) et le Pr Benjamin Besse, oncologue médical à Gustave-Roussy. Je suis Marie Wislez, pneumo-oncologue à l’hôpital Cochin (AP-HP hôpitaux de Paris) et nous allons essayer de vous présenter nos coups de cœur de ce congrès.

BR.31 : pas de bénéfice du durvalumab dans le CBNCP 

Marie Wislez – On va commencer par les stades localisés et on a eu ― même si c’est une déception, c’est un coup de cœur parce que c’est un résultat important – les résultats de l’étude  BR.31 . [1] C’est un essai d’adjuvant ― durvalumab, un anti PD-L1, testé contre un bras placebo chez des patients avec un cancer du poumon non à petites cellules (CBNCP) de stades 2 et 3, complètement reséqué après chimio/adjuvant.

Cette étude est négative, il n’y a pas de bénéfice au durvalumab par rapport au bras placebo.

Est-ce que vous avez des commentaires à faire sur ces résultats ? On savait qu’IMpower-010 était positive, on avait KEYNOTE-091 qui avait un double objectif principal, positive en intention de traiter (ITT) sur toute la population, négative dans le bras PD-L1 supérieur à 50 % – qu’est-ce que cela vous inspire ?

Pascale Tomasini – On s’y attendait un peu, mais cela complexifie encore ce paysage de traitements périopératoires des cancers du poumon localisés, par rapport à des résultats qui ont été présentés au WCLC (conférence sur le cancer) un peu plus tôt.

Benjamin Besse – C’est vrai que ce qui est surprenant ; à nouveau il n’y a pas d’impact de PD-L1. Donc cela confirme et met un peu en outlier l’étude de l’atézolizumab, qui est un résultat très fort. Mais concernant les deux autres, cela veut bien dire que les micrométastases, on n’en connaît pas la biologie et personne n’est capable de mesurer PD-L1 puisqu’on ne le voit pas. Et, effectivement, sur le périopératoire au WCLC ont été comparés – et ce n’est pas très bien –, mais CHECKMATE-816, donc que le préop-, et le périop-, la 77T, avec des courbes qui sont très en faveur du périop-, mais dans le bras périop, ils n’ont inclus que les patients qui reçoivent le nivolumab. Donc, d’un côté il y a tous les patients opérés et de l’autre côté il y a les opérés qui vont bien, c’est-à-dire ceux qui reçoivent le nivolumab. Et hop !, on exclut tous ceux qui ne reçoivent pas de nivolumab et on a des belles courbes qui se séparent. Je crois qu’il va nous falloir un essai pour vraiment savoir s’il faut faire du périop- ou du préopératoire.

Marie Wislez – Absolument. Et c’est vrai que ce qui rend probablement ces études hétérogènes entre elles – cela a été un tout petit peu abordé par le discutant – c’est la qualité de la chirurgie. Et on imagine que dans une chirurgie radicale parfaite où très peu de micrométastases circulent, on aura moins d’impact avec l’adjuvant qu’une chirurgie moins perfectionniste. Et ça, dans toutes ces études d’adjuvants, on n’a pas forcément de données sur la qualité de chirurgie.

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